Comment parler avec un patient qui n’est pas encore vacciné

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En tant que professionnel de santé, vous savez combien il est aujourd’hui important de se faire vacciner contre le Covid-19. La menace d’une 4ème vague liée au variant Delta durant l’été ou à la rentrée nous enjoint à promouvoir la vaccination au sein de la population générale : il s’agit de notre devoir de soignants.

La salle de soin est un lieu où l’on discute et où on l’on échange à propos de l’actualité. Un lieu où parfois des  opinions s’expriment et où parfois, les patients peuvent exprimer leurs sentiments, leurs questions et leurs incertitudes vis-à-vis du vaccin contre le Covid-19.

C’est dans ce cadre que nous souhaitons vous donner quelques pistes pour instaurer le dialogue et inciter à cette vaccination si importante. Rappelons qu’en tant que professionnel de santé, vous êtes en quelque sorte un influenceur ou un ambassadeur sans réseau social et que votre voix compte.

Le plus important est de ne jamais prendre les personnes de haut : ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas encore été vaccinées ou qu’elles n’ont pas encore pris de rendez-vous qu’elles sont stupides ou qu’elles méritent d’être traitées comme telles. En outre, évitez le terme d’”antivax” qui peut braquer plus qu’autre chose d’autant que parmi les hésitants tous ne sont pas résolument opposés à la vaccination.

  • Ne monopolisez pas la parole : il est important non seulement de ne pas imposer l’échange mais aussi d’avoir une vraie discussion.
  • Et écoutez ! Dans un certain nombre de cas, vous vous rendrez compte que la personne ne se fait pas vacciner non pas parce qu’elle y est résolument opposée mais parce qu’elle rencontre des freins au passage à l’acte souvent liés à une mauvaise information. Vous pourrez alors répondre très factuellement :
    • Non, aujourd’hui, il n’y a plus de pénuries de vaccin,
    • Oui, il y a des créneaux disponibles dans les centres,
    • Oui, il est possible de faire une première dose dans un centre et une seconde dans un autre – et donc de partir en vacances entre les deux
    • Oui, il est possible de se faire vacciner le samedi pour ne pas perdre une journée de travail et pour avoir une journée off le lendemain en cas d’effets indésirables.
    • N’hésitez pas à aider la personne à prendre rendez-vous si elle n’est pas à l’aise avec les outils informatiques.
  • Des effets indésirables, parlez-en avec transparence. S’ils ne surviennent pas obligatoirement après l’injection, certains sont néanmoins fréquents mais tout à fait bénins et temporaires : douleur au bras, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires, fièvre, etc. Vous trouverez ici les différents éléments publiés par l’ANSM à ce sujet. Vous pouvez partager votre expérience.
    • N’hésitez pas à rappeler que la balance bénéfice/risque est favorable et à souligner les bénéfices indirects à la vaccination : protéger les autres, participer à la diminution de la circulation du virus mais aussi accéder au pass sanitaire qui permet de voyager et d’assister à des matchs ou des spectacles.
  • Continuez d’écouter et posez des questions. Il y a toujours des raisons qui poussent les personnes à refuser un vaccin.  Cela peut être une histoire personnelle, une peur des « élites », une peur ou une incompréhension de la science derrière les vaccins, une perte de confiance envers la médecine, des positions politiques ou religieuses…
  • Vous pouvez aider le patient à déconstruire ses craintes en lui apportant des éléments concrets, en prenant des exemples, en citant les recommandations mondiales, en expliquant simplement comment fonctionnent les vaccins.

À ce stade-là, il est plus que probable qu’une grande majorité aura pu envisager la vaccination sous un autre angle et compris que ce n’est pas une option face à la pandémie mais une nécessité pour ne pas se mettre en danger ni revivre des mois de confinement et de contraintes sanitaires.